Le mercredi 09 avril 2008


Garou sur écoute...
(Photo André Pichette, La Presse)

Laura Martin
La Tribune
Sherbrooke

La première écoute d'un album est souvent religieuse, à tout le moins cérémoniale. On se retire dans sa pièce préférée, on monte le volume assez pour ne plus entendre la Terre continuer sa révolution, on feuillette le livret comme si c'était la bible et qu'on était un disciple, on fait connaissance avec l'objet.

Il n'est pas envisageable, ailleurs que dans sa tête, que l'artiste soit étiré sur le El-Ran à côté, ou arc-bouté au-dessus de notre clavicule droite, pour guetter notre réaction.

Quatre vingtaines de fans de Garou ont joui de la séance d'écoute de leur vie, hier soir, à la Commission des liqueurs.

Gagnantes de concours à RockDétente 102,7 et Énergie 106,1, elles parce que le féminin l'emporte sur Robert quand le nommé Pierre est dans l'affaire ont pu écouter de toutes leurs oreilles la moitié de Piece of My Soul, en présence de l'âme en question, trois semaines avant la sortie officielle et avec un buffet froid s'il-vous-plaît-merci.

On n'appelle plus cela une séance d'écoute. On appelle cela un privilège, un méchant trip ou un miracle, selon sa foi ou son niveau de langage.

Journée remplie

De retour dans la ville de papa-maman après un silence radio de deux ans, Garou a passé la journée à rencontrer les médias, puis une partie de son public en soirée.

Il a dû le répéter douze fois, mais c'était comme de la musique pour les conques: il était heureux d'être content d'être à Sherbrooke: «C'est une chose que je n'ai jamais faite auparavant, faire entendre ma musique en primeur à des personnes autres que ma famille et mes amis. J'en avais envie, surtout qu'avec cet album en anglais, je m'aventure en terrain inconnu, je repars de zéro.»

Il a introduit lui-même six de ses pièces chantées dans la langue seconde de Saint-Denis-de-Brompton: Heaven's Table, sur l'entraide; Accidental, qui ne parle pas de son accident de Ferrari mais des coïncidences de la vie; What's the Time in NYC?, qui lui fait penser à sa fille Émelie et à sa blonde Lorie; Burning, sa chanson «cochonne»; All the Way, sa première composition qui traite de poker et de sexe (décidément...); et sa chanson-confort Coming Home, qu'il aurait très bien pu rebaptiser Autoroute 10, selon lui.

Le ton est un chouïa plus rock, la voix moins amplifiée mécaniquement et l'ensemble assez conforme au protocole Garand. «Si vous n'aimez pas cela, je retourne en studio!», a prévenu le chanteur.

Même s'il n'y avait pas de sanctions prévues pour les détracteurs du régime, personne n'avait un mot de travers à dire sur ce matériel encore inédit. «Je dirais même que je préfère ce qu'il fait en anglais qu'en français, même si je ne comprends pas tous les mots. S'il repasse au Liquor Store, j'y serai!», se promettait Louise Lavigne.

Pour obtenir son laissez-passer, Isabelle Lavoie était allée jusqu'à chanter Pendant que mes cheveux poussent à l'émission Ma radio au boulot, sur les ondes de RockDétente: «Je n'aime pas tout ce qu'il fait, mais je l'admire. Il a du charisme. Je vais acheter cet album, c'est certain. À moins qu'on me l'offre en cadeau avant...»

Avant de refermer le coffre aux secrets, en attendant le 6 mai, Garou a interprété seul à la guitare trois chansons, dont la pièce-titre et le premier extrait Stand Up, cadeau de Rob Thomas (Matchbox 20), et s'est livré à une session de photos avec les heureuses élues.

Oh non, la séance d'écoute sur le El-Ran n'aura plus jamais la même teneur...


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Rédacteur : Estelle

Date de création : 07/05/2008 @ 21:19

Dernière modification : 07/05/2008 @ 21:26

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