Le dimanche 17 août 2008
Entre Garou et Quasimodo Pendant deux heures sur la scène d’Expo Québec vendredi, Garou s’est fait plaisir en servant un savant cocktail de rock, de blues et de pop.
(Le Soleil, Laetitia Deconinck)
Marie-Josée Nantel
Le Soleil Québec
Malgré la pleine lune, Garou a mis quelques notes à se transformer en monstre sacré qu’il est, sur la scène Belle Gueule, vendredi soir. Alors qu’il s’enthousiasmait de présenter son dernier album pour la première fois à Québec, les familles appréciaient plutôt de retrouver Quasimodo.
Débutant avec une nouvelle chanson, What’s the Time in New York City, l’artiste ne s’est toutefois pas laissé affecter par le décalage. Pendant deux heures, il a servi un savant cocktail de rock, de blues et de pop, avec un plaisir évident.
«Merci Québec!», a-t-il répété joyeusement, tout au long de la soirée.
Avec son premier album anglophone, Piece of my Soul, Garou réussit à renouer avec l’âme soul et blues des pianos-bars qu’il a écumés pendant 10 ans. Il a donc interprété ses nouveaux airs avec intensité et cœur afin de conquérir la foule d’Expo Québec, tout de même ouverte à ce retour aux sources.
Quelques notes pour réchauffer sa voix toujours aussi éraillée et hop! Garou a enfin décoincé la foule avec un pot-pourri d’Elvis et des Beatles. La belle gueule de Sherbrooke a même arraché des hurlements hystériques, lancés d’un parterre bondé.
Plus timides face aux nouvelles chansons anglophones, les spectateurs n’ont pas hésité à fredonner, à plusieurs reprises, les succès qu’ils connaissaient.
Aussi bien dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière, Garou a fait plaisir à ses fans en leur offrant Belle, Reviens et son tout dernier succès, Take a piece of my soul. Enchaînant avec une demande spéciale, Sous le vent, Garou a fait fi de l’absence de Céline pour chanter en duo avec la foule.
Seul sur scène, le bluesman a entonné une originale Georgia on My Mind, de Ray Charles, qui a cependant ralenti le rythme d’un spectacle assez rock. Mais en poursuivant à l’harmonica, avec Roadhouse Blues des Doors, Garou a repris de plus belle avec un band expérimenté.
Seul bémol : la voix du rocker était parfois enterrée par la musique trop forte, et montait trop haut.
Parmi quelques blagues tombées à plat, mais vite oubliées, Garou a partagé généreusement des bribes de son passé, comme sa grand-mère qui lui faisait chanter Little Bee (Let It Be, des Beatles)!
Avec Heaven’s Table, sa chanson préférée sur son récent album, le rocker a aussi ouvert son cœur. «Ce ne sont pas tous les anges qui sont au paradis», a lancé Garou, déclarant son amour pour la chanteuse française Lorie.
Avec ce spectacle qui marque son retour sur la scène québécoise pendant une semaine, Garou s’est fait plaisir jusqu’au rappel. Il s’est laissé désirer par une foule qui l’applaudissait chaleureusement, mais qui a été gâtée par une finale très animée.