Le mardi 20 juin 2006
Garou
Imacom, Jessica Garneau
Tête froide, cœur chaud
Par Laura Martin
La Tribune
Il fait sombre. Il fait frais. Il fait silence. Même si de l’autre côté de la porte en bois massif le roi soleil fait fondre les appareils photo des touristes nippons qui s’excitent, à l’intérieur de cette auberge couchée dans l’ombre du Vieux-Montréal, l’air est agréablement frisquet.
Les fenêtres plus hautes que les têtes et les murs de pierres qu’on entend nous écouter font de l’Auberge Saint-Gabriel, première auberge ouverte en Amérique du Nord en 1754, un sanctuaire où les éléments extérieurs n’ont pas droit de séjour.
C’est dans cet endroit très Nouvelle-France que Garou a choisi d’accorder des entrevues et de lancer, lundi, son troisième album.
«Pourquoi cette auberge?»
— Ben, c’est ma place.
«Ah oui, tu viens souvent ici?»
— Hum… C’est à moi. Je l’ai achetée.
Homme d'affaires
Garou lance son troisième album en français, un éponyme créé sur la thématique du temps. Il a choisi d’accorder des entrevues dans l’Auberge Saint-Gabriel, dans le Vieux-Montréal, dont il est le propriétaire. Une auberge qui ne laisse pas le temps entrer.
Imacom, Jessica Garneau
On ne connaissait pas encore Garou l’homme d’affaires. Sauf qu’en plus de cette bâtisse qui servait à boire avant la Conquête, le chanteur possède le Cube, table cotée de l’Hôtel Saint-Paul, et le Medley, où il célèbrera sa 34e année le 23 juin.
«Je n’ai jamais voulu trop l’ébruiter, mais la business est une grande passion. J’en mange. Et ce n’est pas qu’un après-carrière que je prépare, c’est un pendant-carrière», confie-t-il, en reluquant presque amoureusement ces poutres fatiguées par les secrets de trop de générations.
Cette auberge n'est pas q'un immeuble dans le bilan financier du Sherbrookois. Elle est présentement le reflet de son propriétaire qui, lui aussi, garde la tête froide même quand ça chauffe aux environs. Même quand le soleil incendie sa carrière. Même quand il y a vacarme derrière son dos.
Il reste de marbre. Sage. Tranquille. Détendu.