L'empreinte de Garou Le paysage musical français, les Enfoirés, Notre-Dame de Paris, où Garou passe, il laisse une trace. Y compris au Rhénus devant 3500 spectateurs, mercredi soir.
Garou en concert. (Photo DNA Michel Frison)
A ceux qui s'étaient rués tout contre la scène dès la première note, le chanteur québécois a fait un joli pied de nez : une entrée par le haut des gradins, au milieu de spectateurs médusés mais restés à leur place, et de fans devenus abeilles ne sachant plus où butiner. Porté par la foule mais aussi par une nuée de gardes du corps, Garou rejoint la scène dans un élan de générosité : s'il suffit de taper la main des inconditionnels du premier rang pour voir des sourires, alors soit, Garou topera là.
Entamé haut en couleurs et en décibels, le show à l'américaine prend doucement des airs de jazz, avant que n'arrivent les scouts autour du feu de camp, puis la douceâtre invitation à l'intimité, sur des airs de piano. Où te caches-tu, Gitan, Seul, les tubes radio alternent avec les confidences sur l'inéluctable choucroute, « un petit plaisir. Quand on vient à Strasbourg, on y revient », ou, un peu plus profond, sur l'injustice : « Le temps, c'est relatif. Il y a des moments longs et inutiles, et d'autres, courts, qui changent une vie ».
A la trompette, à l'harmonica, à la guitare, Garou montre ce qu'il sait faire de son air enjôleur. Il passe du vieux continent au nouveau, de « La mer » à « You can leave your hat on », et de « Amsterdam » à « Belle ». Une part de lui-même en Europe, lucrative, une autre à Montréal, où l'attend sa fillette de 5 ans. Dualité et richesse d'une voix cassée.