Garou apprivoise le temps et devance la sortie de son album

Son album devait en principe sortir cet automne, saison fertile pour les lancements d'album, "mais il est sorti tellement facilement, tellement naturellement, que je n'ai pas eu envie d'attendre", chantonne Garou au bout du fil. D'ailleurs ce troisième album, il l'a voulu éponyme.

"C'aurait été plate pour un premier album mais pour un troisième, je trouvais ça l'fun, d'autant plus que c'est l'album qui me ressemble le plus. Il est plus mature, ça a été plus facile pour moi de prendre des décisions, et c'est le seul aussi où je n'ai aucune collaboration (duo)."

Le lancement se fera officiellement le 19 juin et l'album sortira en magasin dès le lendemain, avec 12 titres pour honorer le symbole de l'horloge, comme le désirait Garou. C'était sa consigne.

"Le temps m'a toujours fasciné. Il fait partie de ma grande recherche d'identité, de ma quête existentielle", rigole-t-il. "C'est moins évident sur l'album mais le concept de l'horloge va ressortir plus dans le vrai mécanisme du spectacle, où on va aller beaucoup plus loin", observe Garou, en parlant de sa tournée automnale. Car pour cet été, le concept sera moins rigide, plus festif, avise-t-il, et plus rock.

Pour faire sa sélection de douze chansons, Garou a reçu 158 textes de divers collaborateurs. Sur son deuxième album, il en avait retenu 17, un exercice à ne plus répéter. "C'était généreux, mais a little too much", sourit-il. Et cette fois, sa sélection s'est faite non seulement rapidement, mais efficacement. "À la fin, je n'avais aucun regret, chose que j'avais toujours eue sur les albums précédents..."

L'amour et l'injustice

Homme fidèle

Encore cette fois, Garou a honoré quelques-uns de ses fidèles collaborateurs, avec deux ajouts de taille, à commencer par Tino Izzo (Je suis le même - Dis que tu me retiendras).

"Chaque fois que je retournais la pochette d'un album au Québec, son nom était là...", sourit Garou. Quant à l'autre nouveau venu, il s'agit du Français Pascal Obispo, qui signe la musique et les mots de "L'Injustice". "Ça faisait très longtemps que je voulais travailler avec lui et ça n'adonnait jamais."

Or parmi ses fidèles, il compte encore une fois sur Jacques Veneruso, qui a le don pour sa part de surgir toujours un peu tard. "Quand on a terminé l'album "Seul", il m'était arrivé avec "Passe ta route", qui est devenue la première chanson du deuxième album. Et on finissait le 2e album quand il m'a apporté, encore trop tard, "Le temps nous aime", qui est devenue aujourd'hui la première chanson choisie du 3e album."

Un jour il écrira peut-être ses propres mots, dit Garou, mais pour le moment, il apprécie trop ses collaborateurs. Quant à René Angélil, qui tient toujours les rennes de sa carrière, il se fait un guide discret et respectueux, observe-t-il.

"Présentement, je travaille surtout avec son bras droit, Mario Lefebvre, mais la relation avec René Angélil en est une de respect mutuel vraiment impressionnante, suffisamment pour qu'il me donne complètement carte blanche."

En voix

Si cet automne, Garou a particulièrement rendez-vous avec l'Europe, il se prépare quelques épisodes chauds au Québec cet été, notamment avec deux escales au sein même de notre région, le premier sur la scène du Mondial des Amuseurs publics le 26 juillet, et un deuxième au 29e Festival du cochon de Ste-Perpétue, le 4 août.

Et son énergie est pleinement retrouvée, avise-t-il. Fini pour lui les problèmes de santé, un souvenir de 2004 qu'il conserve toutefois en mémoire pour que l'histoire ne se répète pas. Cette fois-là, il n'avait pas voulu s'arrêter même si la voix le lui commandait, relate-t-il.

"J'étais comme un athlète qui s'était brisé un muscle en plein Jeux Olympiques et qui ne veut pas s'arrêter", plaide-t-il. "Quand on a connu un accident de la voix, on garde toujours une crainte mais je suis revenu de cette expérience plus en voix que jamais. Top shape!"

Linda Corbo
Le Nouvelliste
Trois-Rivières